La force d'inertie du noyau dirigeant de la CEF

Publié le par Maximilien Bernard

Denis Crouan s'interroge sur le virage à 180° de l'ancien père abbé de Kergonan, Mgr Le Gall :

 

"Un Abbé bénédictin, versé en liturgie, écrit d'excellentes choses sur le sujet et veille à ce que, dans le monastère dont il a la charge, les célébrations soient très dignes, fidèles au missel romain, exemplaires, intégralement en latin et grégorien. Cet Abbé est nommé évêque. On met beaucoup d'espoir en lui: expert en liturgie, il saura au moins donner l'exemple de ce qu'il faut faire et plaidera en faveur du chant grégorien auquel le Concile a voulu donner la première place. Eh bien pas du tout! A peine nommé évêque, cet ex-Abbé se met à célébrer la liturgie n'importe comment et à accepter n'importe quoi: de ce qu'il disait en tant que moine bénédictin, il ne reste plus rien... Au lieu d'être un guide, il se met au diapason des liturgies déviantes qu'on voit dans une majorité de paroisses.

 

Pourquoi ? A quoi est dû un tel revirement ? Serait-on contraint, lorsqu'on accepte de devenir évêque en France, de boire un philtre qui provoque un dédoublement de personnalité ? Le fait qu'une personne puisse ainsi renier ce qui a constitué pendant des années l'essence de sa vie contemplative demeure largement incompréhensible pour le fidèle lambda et l'on aimerait trouver ne serait-ce qu'un début d'explication à ce syndrome de la volte-face qui semble atteindre de nombreux évêques. Une volte-face qui d'ailleurs se fait parfois aussi en sens inverse pour des évêques qui prennent leur retraite et se mettent alors à dire des choses que jamais ils n'auraient osé dire tant qu'ils exerçaient leur charge épiscopale."

 

C'est une excellente question que pose Denis Crouan. Une question pourtant déjà résolue par Jean Madiran, notamment, qui a dénoncé ce noyau dirigeant de la Conférence épiscopale, contre lequel la plupart des évêques n'osent pas s'opposer au nom d'une unité et d'une communion qui ont perdu toute vérité et toute charité.

 

La Conférence épiscopale exerce de fait une autorité au-dessus des évêques français. Laquelle Conférence est à son tour soumise aux manœuvres et manipulations du Conseil permanent, qui lui-même est dans la main de Mgr Vingt-Trois et de son entourage immédiat, Mgr Simon et du secrétaire général l'abbé Hérouard. A leur disposition, il y a tout un appareil de «commissions», de «conseils» et de «services» épiscopaux ayant leurs correspondants directs dans les diocèses, par-dessus la tête de l’évêque. Tel est le système de l’autorité parallèle qui prévaut en fait et qui fonctionne sans justification doctrinale, si ce n’est le vague fondement de théories incertaines sur la «collégialité». Tout cet appareil administratif échappe à une Conférence des évêques réunie seulement une ou deux fois par an, il pratique au nom de la Conférence le supposé «exercice collectif» de la responsabilité épiscopale.

 

Pour que les évêques retrouvent une vraie liberté d'action, soit ils refusent de se soumettre à la CEF et deviennent des parias (il y en a...), soit il faut renverser la tendance au sein de la CEF (fruit d'un long travail de nominations épiscopales), soit il faut dissoudre cette CEF.

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